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Sommes-nous tous des procrastinateurs ?

Après avoir exploré les moyens de se motiver et de tenir les bonnes résolutions dans un article précédent (ici), je me suis rendu compte qu’il fallait vous prévenir. De quoi me direz-vous ? De l’arrivée de notre plus grand ennemi. Celui qui va vous faire esquiver voire abandonner tous nos objectifs. Cet adversaire c’est nous-même et notre capacité à remettre à plus tard ce que nous pourrions faire sur le moment. Celui qui est présent dans la vie de 20% de la population comme une habitude. C’est bien de notre tendance à tous procrastiner dont je parle. Explorons-la, ensemble.

Pour commencer, comment définir la procrastination ? Le Pr Pychyl, psychologue spécialiste de la procrastination l’a définie ainsi : « un retard volontaire d’une action prévue en dépit de la connaissance que ce retard est préjudiciable tant aux performances qu’à la manière dont la personne se sent vis-à-vis de la tâche ou d’elle-même » (P2). Je m’appuierai sur son ouvrage pour dérouler mon article.

Pourquoi procrastinons-nous ?

Voici les raisons principales :

  • Les activités à venir peuvent provoquer des émotions négatives lorsque nous y pensons (frustration, ennui, anxiété, …),
  • Nous avons la possibilité de faire des actions plus plaisantes à côté donc d’avoir du « plaisir immédiat »,
  • Notre régulation de soi est défaillante (intention présente mais pas de contrôle pour mettre en action),
  • Nous avons des biais cognitifs qui nous trompent (ex : « demain je me sentirai plus motivé pour le faire »),
  • Notre prédiction du futur est peu précise (ex : sur l’estimation de nos capacités à tout faire dans les temps),
  • Nous pensons que notre motivation sera meilleure à un autre moment,
  • Nous nous rassurons en nous projetant dans la tâche faite le lendemain,
  • Nous avons du « plaisir » en imaginant la tâche faite plus tard,
  • Nous donnons moins d’importance aux récompenses lointaines même si elles sont plus grandes que les petits plaisirs immédiats,
  • Notre énergie pour résister à la tentation est limitée, la fatigue, les émotions ou les distractions vont donc limiter notre volonté, …

Quels sont les conséquences de la procrastination régulière ?

Sur le plan psychologique, des regrets importants vont se multiplier ainsi qu’un accomplissement limité. Avec eux, le mauvais stress et les émotions négatives vont se développer tout comme les problèmes de santé (ex : risque plus élevé de diabète et de problèmes cardiaques). Au niveau professionnel, les performances sont donc moins importantes et le taux d’absentéisme supérieur. La motivation est, elle aussi, touchée comme vous pouvez le voir sur le schéma ci-dessous.

Il va donc être important pour les entreprises ou le public de travailler sur le sujet afin de booster les performances de leurs employés. Nous allons voir comment dans le prochain paragraphe.

Les stratégies du neurocoach pour lutter contre cette tendance naturelle et humaine.

Je vais me concentrer sur les stratégies principales issues du livre du Pr Pychyl, pour les autres, j’invite les anglophones à le lire et à me contacter (comme tous les francophones d’ailleurs !) si vous souhaitez travailler sur cette habitude. Sans être une stratégie en tant que telle, je vous propose de vous référer à ce que j’ai pu défendre tout au long de mes articles. C’est une hygiène de vie la plus positive possible. Pour avoir une bonne réserve d’énergie pour lutter contre la tentation, les conseils que vous pouvez retrouver dans ma conférence (ici) ou dans cet article (ici) sont essentiels. Maintenant, dirigeons-nous vers des stratégies nouvelles.

Stratégie 1 : relever, catégoriser et prendre conscience des biais cognitifs. Pour changer ses mauvaises habitudes de procrastinateurs, il faut déjà se rendre compte qu’elles existent. Pour y arriver, faire attention aux moments de procrastination. Lorsque vous vous en rendez compte, notez la tâche évitée et les coûts possibles pour ce retard. Sachez aussi prendre du recul sur vos idées ou vos pensées types « je suis plus productif sous pression » ou les « je peux faire plusieurs choses à la fois » qui sont fausses.

Stratégie 2 : verbaliser et accepter la procrastination. Lorsque vous aurez pris l’habitude de relever les procrastinations, nommer les émotions et écrivez-les. Cela vous permettra d’en diminuer la puissance. Acceptez aussi de les vivre car ce ne sont que des états passagés. En nommant et en les vivant, elles vont s’atténuer et vous laisser plus de motivation. Enfin, accepter aussi le fait de procrastiner avec bienveillance et compréhension. Nous sommes humains, cela vous desservira de vous en vouloir. Cela démultipliera les émotions néfastes réactivant le circuit négatif.

Stratégie 3 : se préparer et planifier. Pour éviter d’être pris au dépourvu et de devoir utiliser beaucoup de ressources pour faire des choix ou lutter contre la tentation, l’intérêt va être de limiter l’inconnu. Pour cela, il suffit de bien planifier ses tâches les plus difficiles ou ennuyeuses et de les découper en petites étapes faisables. Ensuite, il faut aussi se préparer à faire face aux distractions. Pour cela, utilisez la technique de pré-décision (aussi appelée implémentation d’intention) : « si …alors ». Par exemple, pour éviter d’être tenté de sortir si un ami appelle à l’improviste faire une phrase du type : « Si un ami m’appelle pour m’inviter à boire un verre, alors je lui dirais que je suis occupé à faire une tâche importante pour moi ». Pour conclure, vous pouvez aussi limiter votre exposition aux tentations en laissant, par exemple, dans une autre pièce votre téléphone ou en l’éteignant lorsque vous avez une tâche complexe à réaliser.

J’espère que cela vous aidera dans votre vie personnelle comme professionnelle. Dans tous les cas prenez soin de vous et de votre cerveau, il vous le rendra.

A bientôt pour un nouvel article, bien cordialement,

Julien VION.

Pychyl, T. (2010). Solving the procrastination puzzle. Tarcher/Penguin.

Procrastination repousser activité motivation

 

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