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Quelle réalité pour l’Homme amélioré par les nouvelles technologies ?

Depuis quelques années maintenant, un débat a pris de l’ampleur. Vous avez peut-être entendu parler du transhumanisme ? Il s’agit d’une approche de la vie humaine qui implique une fusion entre le corps humain et les nouvelles technologies. Elles seraient utilisées pour améliorer nos capacités et dépasser nos limites biologiques. Les plus extrêmes pensent même à transférer « l’esprit » humain dans un système informatisé. Nous n’irons pas sur ce terrain dans cet article, mais nous nous dirigerons plutôt vers un résumé des technologies actuelles et une exploration des possibilités qu’elles offrent. Pour nous y aider, nous nous appuierons sur les travaux du Professeur Michel Le Van Quyen, spécialiste en neurosciences qui a publié un livre sur le sujet que vous pouvez retrouver ici (Améliorer son cerveau : oui, mais pas n’importe comment !) .

Avant même l’apparition de la pensée transhumaniste, les médecins, chamans et guérisseurs de toutes les cultures ont utilisé des objets pour pallier aux handicaps provoqués par une blessure ou une maladie. Des atèles aux fauteuils roulants en passant par les béquilles, les compensateurs se sont multipliés. Avec le développement des technologies, d’autres dispositifs sont apparus. Les appareils auditifs sont les plus connus mais de plus en plus de pathologies sont traitées avec ce type de technologies. C’est d’ailleurs dans le domaine médical que les avancées ont été les plus significatives avec par exemple les interfaces cerveau-machines qui permettent aux personnes complètement paralysées de communiquer ou la stimulation électrique intracrânienne utilisée pour gérer les tremblements dans la maladie de Parkinson. Depuis sa découverte, l’électricité a fait l’objet de multiples expériences parfois désastreuses comme le montre le magnifique film de Milos Forman, Vol au-dessus d’un nid de coucou. Jack Nicholson fait l’amère expérience des électrochocs de la première génération. Aujourd’hui la sismo-thérapie encore appelé électro-convulsivo-thérapie est toujours utilisée mais avec bien plus de recul et sur des maladies spécifiques comme les dépressions profondes et résistantes au traitement. Je vais développer cela dans la deuxième partie de l’article, et peut aussi être utilisée pour booster ses capacités, mais… à quel prix ?

La science-fiction est-elle aux portes de notre cerveau ?

Je parlais de l’électricité, je vais enchaîner directement avec elle. Il s’avère que ce courant électrique est utilisé en lien avec notre cerveau de plusieurs façons. Je vais développer de manière simplifiée :

  • La stimulation magnétique transcrânienne (SMT) : le courant passe dans des bobines aimantées produisant un champ magnétique. Ce champ magnétique est utilisé sur certaines zones du cerveau.
  • La stimulation électrique transcrânienne directe (SETd) : un courant de faible intensité (quelques milliampères) part d’une électrode pour arriver jusqu’à une deuxième. Les positionnements dépendent des objectifs.
  • La stimulation électrique profonde : un dispositif électrique est implanté chirurgicalement directement dans le cerveau sur certaines zones pour les stimuler / inhiber.

L’utilisation de ces techniques dans la cadre de traitements de pathologies s’est révélée assez efficace (schizophrénie, dépression lourde, douleurs chroniques, …). Néanmoins, il reste un grand travail d’optimisation des durées, doses, intensités en fonction des dérèglements cérébraux. Il faut aussi souligner que les risques à long terme ne sont pas connus. Bien que ces outils se soient révélés efficaces pour améliorer certaines capacités cognitives, le danger du manque d’encadrement sanitaire et légal risque d’entraîner des situations d’abus ou d’addiction. Il convient donc de développer les protocoles de recherche dans le domaine pour permettre une utilisation raisonnable de ce type de produit.

Comment les technologies issues des neurosciences s’immiscent dans notre quotidien ?

Les technologies que l’on pensait « de demain » sont déjà sur le marché. Cet article vous proposera des exemples uniquement des dispositifs passifs, c’est-à-dire, n’ayant pas d’impact électrique direct sur le cerveau. En effet, les dispositifs actifs / électriques n’ayant pas de bases scientifiques assez sérieuses les risques sont trop importants pour les diffuser par le biais d’un article de blog. Pour la première catégorie, le neurofeedback fait une entrée remarquée. Deux produits illustrent ce concept de retour via un électroencéphalogramme : les bandeaux connectés pour dormir (ex : Dreem) et pour aider à la méditation (Ex : Muse). La neurostimulation est aussi présente via les serious games (ex : NeuroRacer). Les différents types d’implants médicaux sont aussi de la partie avec une languette sous la langue (de Paul Bach-y-Rita) pour que les aveugles voient, ou les caméras qui permettent d’entendre les couleurs (de Neil Harbisson). Pour terminer avec le domaine sanitaire les différents systèmes de surveillance des constantes vitales dans les vêtements (Le Neuronaute) sont aussi déjà dans les hôpitaux.

Pour conclure cet article, il parait évident que les objets high tech liés à l’utilisation de notre cerveau vont se multiplier dans les années à venir. Le développement des nanotechnologies ou de la microinformatique va aussi permettre aux constructeurs de les rendre accessibles et ergonomiques. Dans ce cadre deux questions se posent : Comment encadrer ces pratiques pour celles qui sont potentiellement dangereuses pour la santé ?  Comment intégrer les technologies bienfaisantes dans la vie quotidienne pour qu’elles le restent ?

A bientôt pour un nouvel article, bien cordialement,

Julien VION.

Le Van Quyen, Michel (2017). Améliorer son cerveau. Oui, mais pas n’importe comment ! Flammarion.

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