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Pourquoi le système actuel ne fonctionne pas pour tout le monde ?

J’écris cet article pour compléter mon article sur la réussite à l’oral que vous trouverez ici. J’y évoquais les pratiques peu efficaces pour développer l’aisance orale que les élèves pratiquaient encore de nos jours à l’école primaire. Le système actuel favorise les élites car, par exemple, elles ont les moyens de complémenter les cours à l’école avec des cours particuliers. A l’inverse, les personnes avec des moyens plus modestes (intellectuel et / ou financier) ne peuvent se permettre laissant l’enfant face à ses propres limites. En y repensant, je suis revenu 20 ans en arrière lors de ma propre scolarité. Les constats que j’ai pu faire (ils n’engagent que moi) en évoluant dans cette sphère de la primaire au Master II étaient les suivants :

  • les programmes étaient trop chargés et rigides ce qui demandait de survoler les concepts en classe et d’apprendre à la maison mais sans méthodes d’apprentissages efficaces
  • le système d’évaluation favorise le « par cœur », antithèse de la connaissance en conscience
  • peu de profs étaient formés pour être de vrais pédagogues avec des méthodes variées de transmission des connaissances (cours répétitif et ennuyeux)
  • les connaissances transmises étaient souvent loin de la réalité et assez conceptuelles,
  • il manquait des matières essentielles comme des cours d’éducation à la vie sentimentale et sexuelle (autre que mettre une capote sur une banane), de gestion des émotions et d’empathie, de communication bienveillante, …

Je vais m’arrêter là dans mon constat personnel car l’objectif de l’article n’est pas de vous faire la liste de tout ce que j’ai observé dans ma scolarité. Néanmoins, je vais mettre en perspective ce constat avec ce qui se passe aujourd’hui en France, il y a entre 15 et 20% d’élèves décrits comme étant en échec scolaire et autour de 10% d’élèves qui quittent prématurément l’école selon le site du gouvernement (ici). Preuve qu’il reste encore des problématiques à gérer bien que la situation se soit améliorée ces dernières années.

Les sciences de l’éducation face aux neurosciences, pourquoi autant de résistance ?

Comme toujours je prends appui sur des références dans le domaine et ici c’est le livre de Borst et Houdé (2018, cf fin d’article). Ils ont pu observer que pendant des années les neurosciences ont été perçues négativement par l’éducation nationale, notamment certaines instances proches de « l’éducation traditionnelle ou par la psychanalyse » (P8). Il a fallu attendre 2017 pour que les neurosciences commencent à intégrer officiellement les rouages de l’éducation nationale. Enfin, des initiatives sont prises dans le pays pour intégrer les connaissances neuroscientifiques consolidées depuis l’après-guerre ! Il en aura fallu du temps pour que l’éducation nationale préfère donner les moyens aux professeurs de comprendre comment cela fonctionne dans la tête de leur élève plutôt que de les obliger à appliquer bêtement le programme. Même si cela fait des années que des professeurs se forment eux-mêmes et essaient de changer les choses, ils n’avaient pas de cadre officiel. Nous sommes à l’aube de la neuropédagogie qui permettra de prendre le meilleur des éléments pédagogiques actuels et de les fusionner avec les apports des neurosciences. L’objectif de la neuropédagogie n’est pas de remplacer tout ce qui se fait dans les classes aujourd’hui, mais d’ajuster, de compléter, de modifier certaines pratiques qui ne seraient pas suffisamment adaptées à la réalité cérébrale des enfants.

Vous pourriez vous poser la question de l’utilité de cette méthode et de la formation des enseignants. Je vais donc vous proposer quelques éléments de réflexion pour que vous puissiez voir la situation. Les enseignants sont censés transmettre des connaissances aux enfants. Leurs connaissances viennent de leurs cerveaux. Avec leurs cerveaux, ils préparent les cours, organisent la classe, et parlent aux cerveaux des enfants. Les enfants vont utiliser leur cerveau pour essayer de comprendre, pour manipuler les informations, puis pour essayer de les retenir. Le problème c’est que le cerveau n’a pas de mode d’emploi pour être utilisé. Ils ont donc besoin de savoir comment il marche pour pouvoir faire tout cela correctement. Le professeur connait-il le mode d’emploi du cerveau pour lui ou pour ses élèves ? La réponse à l’heure actuelle est non pour la majorité des enseignants du primaire à la fac. C’est pour cela que l’ouvrage « Le cerveau et les apprentissages » a été co-écrit par les enseignants et des neuroscientifiques. L’intérêt de ce livre c’est qu’il reprend des éléments classiques des programmes scolaires (lire, écrire, compter et penser) avec dans chaque catégorie des exemples parlants et des apports neuroscientifiques pertinents. Ils permettent ensuite de découvrir les fonctions cognitives transversales, donc qui servent dans de multiples situations. Ils terminent avec des exemples actuels de collaborations dans l’éducation nationale entre enseignants et neuroscientifiques pour développer des méthodes neuropédagogiques avec des mesures scientifiques solides. C’est d’ailleurs ce qui va nous intéresser dans le dernier paragraphe.

Un exemple à suivre pour gommer les inégalités, les cogni’classes !

Le principe de cogni’classe c’est un groupe d’enseignant (un millier d’enseignant en 2018, 300 cogni’classes) qui expérimente les méthodes pédagogiques issues des neurosciences. Vous pouvez retrouver tous les éléments pour comprendre ou mettre en place une cogni’classe dans votre établissement sur le ce site https://sciences-cognitives.fr/cogniclasses/. La philosophie de ces initiatives se résume bien dans cette phrase : « […] optimiser la réussite, gommer l’insupportable fracture scolaire, adapter la pédagogie en tenant compte de la spécificité des élèves, développer le bien être des élèves à l’école ». Une telle envie de changement mérite d’être diffusée et c’est ce que je fait dans cet article. Ayant fait ce travail pour les adultes (la neuroandragogie) dans les formations que j’anime, je ne peux que me réjouir qu’à l’école les méthodes évoluent vers ce type d’initiative (j’aurai aussi pu citer LaPsyDé que vous pouvez retrouver sur ici https://lea.fr/ ou la fondation la main à la pâte https://www.fondation-lamap.org/). C’est fondamental pour notre société de former des humains plus conscients d’eux-mêmes, de leurs capacités intellectuelles mais aussi émotionnelles. Plus les modes d’emplois du cerveau que nous donnerons à nos enfants seront complets, plus ils pourront s’épanouir, grandir, s’éduquer et évoluer dans cette vie changeante avec aisance et bien-être. Cette réalité est atteignable pour tous les enfants quel que soit le milieu ou les moyens qu’ils peuvent avoir (ce qui fait souvent la différence). Pour conclure cet article, lisez le livre que je vous ai conseillé, il est vraiment complet et accessible. Prenez soin de vos cerveaux et de celui des enfants qui nous entourent.

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A bientôt pour un nouvel article, bien cordialement.

Julien VION.

Bost, G. & Houdé, O. (2018). Le cerveau et les apprentissages. Nathan.

Version Podcast ici !

1 réponse
  1. Marianne
    Marianne dit :

    Merci pour cet article très intéressant !
    Vous citez les cogni’classe qui sont un bel exemple de volonté des enseignants de prendre à bras le corps le sujet de la neuroéducation. Un autre exemple intéressant : le programme ATOLE (ATentif à l’écOLE) de Jean-Philippe Lachaux.

    Répondre

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