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CERVEAU ET SEXUALITÉ : QUE PEUT-ON APPRENDRE SUR NOTRE RELATION AU SEXE ?

Dans notre société moderne, la sexualité, sous toutes ses formes, tend à se libérer. Cette liberté des paroles et des mœurs va dans le sens d’une exploration intéressante de la relation à l’autre et à soi-même. La curiosité, autour de cette partie si intime de notre vie d’homo sapiens, a bien entendu atteint les sphères des neurosciences. En effet, depuis la découverte du circuit du plaisir dans notre organe-roi, les scientifiques ont découvert que de multiples activités, y compris sexuelles, le stimulait. Néanmoins, une question intéressante se pose : les femmes et les hommes ont-ils la même sexualité cérébrale ? Les éléments observés dans les études sociologiques ou même dans notre quotidien nous suggèrent que oui. Est-ce vérifié par la science ? Nous verrons cela dans le dernier paragraphes. Avant cela, j’aimerai vous proposer de comprendre plus en profondeur les mécanismes du sexe dans le cerveau. Ce qu’il faut savoir c’est que l’excitation sexuelle est possible grâce à 4 éléments (Stoléru et al., 2012) :

  • Un élément cognitif : concentration augmentée, imagerie motrice, évaluation des stimuli sexuels
  • Un élément émotionnel : plaisir associé aux changements corporels, amour / lien social avec la personne, degré de stress
  • Un élément motivationnel : comportement dirigé vers un but = satisfaction du besoin par le comportement sexuel
  • Un élément physiologique : réponses physiologiques à l’excitation (érections, lubrification, …)

Déjà beaucoup à en apprendre sur ces 4 éléments. Il peut donc y avoir des perturbateurs dans la vie sexuelle qui peuvent correspondre à cela : un stress lié au passage à l’acte, une évaluation biaisée de ce qui se passera, un comportement sexuel inhibé par une croyance, des dérèglements hormonaux, … Autant de points sur lesquels il est possible de travailler si la vie sexuelle devient problématique.

PLAISIR QUAND TU NOUS TIENS… LE MOMENT OU LA SEXUALITÉ DEVIENT UNE ADDICTION.

Les plaisirs de la vie sont nombreux et de plus en plus accessibles. Un épicurien peut en profiter mais il doit savoir se raisonner et faire attention aux pièges des nouvelles technologies. Quel piège ? Celui des addictions autour d’Internet et du multimédia. De nombreux sites utilisent un mécanisme de recherche de nouveauté permanente et de superstimuli (stimuli artificiels qui surpassent l’attraction des éléments naturels) plaisant pour garder les utilisateurs sur leurs plateformes (Facebook, Tinder, …). Toujours à la recherche d’un shoot de plaisir, le cerveau va alors se focaliser plus en profondeur sur ces superstimuli plus puissants. C’est aussi le cas des sites pornographiques.

Autant l’addiction aux comportements sexuels n’est pas nouvelle, autant lorsqu’elle s’accroche aux contenus vidéos accessibles, cela pose un problème à plus grande échelle. Lorsque les vidéos n’étaient disponibles que dans les boutiques, seuls des adultes pouvaient se les procurer via un achat ou une location ce qui limitait le nombre de consommateurs. A l’inverse, de nos jours les sites sont notoirement connus, libres d’accès et gratuits pour une majorité des contenus. Cela amène une masse énorme de personnes pouvant accéder à des vidéos potentiellement addictives. L’une des conséquences c’est la construction faussée du système d’excitation sexuelle. Le cerveau va s’habituer aux vidéos classiques et va chercher des types de porno de plus en plus différents / hard pour maintenir le même niveau d’excitation (Love et al., 2015). Il va aussi réorienter l’excitation pendant les pratiques sexuelles réelles. Etant donné que souvent la sexualité quotidienne n’a rien à voir avec les superstimuli, l’excitation est moindre, ce qui peut provoquer, par exemple, des troubles de l’érection. Affaire à suivre, j’y reviendrai plus en détail dans un article axé sur les risques du multimédia et d’internet vis-à-vis des addictions. Pour l’heure, revenons-en à notre sexualité homme VS femme.

LES FEMMES ET LES HOMMES ONT-ILS UNE SEXUALITÉ CÉRÉBRALE DIFFÉRENTE ?

Vous avez envie de découvrir la réponse à cette question cruciale ? Voici déjà certaines découvertes intéressantes. Le Pr Poeppl et ses collaborateurs ont exploré les études sur le sujet pour aboutir à une première conclusion : la majorité de l’activité cérébrale pour l’excitation et la stimulation sexuelle semble être la même pour les deux sexes. Néanmoins, une différence se fait sentir lorsque l’hypothalamus rentre en jeux. Cette partie du cerveau permet, entre autres, de faire le lien entre les sensations corporelles et les mécanismes d’excitation plus cérébrales. Chez les femmes, il semble qu’il soit moins fortement activé que chez les hommes. Cela peut donner une partie de l’explication au pourquoi les femmes ont des difficultés à relier leur excitationsubjective avec l’excitation corporelle. Pour résumé, les femmes se rendent moins compte des manifestations physiques (gonflement, lubrification, …) et cela participe donc moins à l’excitation subjective. A l’inverse, les femmes vont avoir une activation plus importante du pallidum et du noyau caudé. Ces structures vont, elles, déclencher les émotions et l’attachement social. Un éclaircissement intéressant pour explorer les raisons qui font que les hommes se lient moins émotionnellement que les femmes avec la personne avec qui ils ont partagé les plaisirs charnels.

Il reste encore beaucoup à découvrir sur les mystères entourant notre sexualité sous toutes ses formes. Comme nous avons le voir, l’étude du cerveau peut nous y aider. En espérant que cet article vous a plu. Si c’est le cas, partagez le sur les réseaux sociaux et laissez un commentaire.Si vous souhaitez travailler sur les points evoqués dans le premier paragraphe vous pouvez nous contacter ici.

A bientôt pour un nouvel article, bien cordialement.

Julien VION.

Stoléru, S., Fonteille, V., Cornélis, C., Joyal, C., Moulier, V. (2012). Functional neuroimaging studies of sexual arousal and orgasm in healthy men and women : a review and meta – analysis. Neurosience and behavioral reviews, 36, 1481-1509.

Love, T., Laier, C., Brand, M., Hatch, L., Haleja, R. (2015). Neuroscience of internet pornography addiction : a review and update. Behavioral sciences, 5, 388-433.

Poeppl,T.B., Langguth, B., Rupprecht, R., Safron, A., Bzdok, D., Laird, A.R., Eickhoff, S.B. (2016). The neural basis o sex differences in sexual behavior : a quantitative meta-analysis.  Frontiers in neuroendocrinology, 43, 28-43.